
22 novembre 2021
Cagoulés et en treillis, souvent sans écusson visible, parfois armés. A la frontière biélo-polonaise, des hommes de main du régime biélorusse ont affiché, début novembre, un attirail aussi trouble que leur mission. Au même endroit se sont massés des centaines d’exilés irakiens, syriens ou libanais, propulsés malgré eux au cœur d’une bataille diplomatique et médiatique entre la Biélorussie et l’Union européenne.
La Pologne dénonce alors une vague de migrants orchestrée par son voisin, qui aurait fait venir par avion jusqu’à son territoire des milliers de candidats à l’exil. Le dictateur biélorusse, Alexandre Loukachenko, dément, mais des vols ont bien été affrétés, et l’obtention de visas « touristiques » a été grandement facilitée.
Selon les gardes-frontières polonais, à la mi-novembre 4 000 hommes, femmes et enfants sont massés à la frontière, malgré la faim, la soif et le froid.
La situation s’est particulièrement tendue autour du poste-frontière de Bruzgi-Kuznica, à l’ouest de la Biélorussie, plusieurs témoignages et vidéos y attestant l’activité d’hommes de main du régime biélorusse.
Ce 8 novembre, une colonne de plus d’un millier d’exilés marche vers la frontière polonaise, en cheminant sur l’autoroute biélorusse M6.
A moins de deux kilomètres du poste frontière, les migrants quittent brusquement la route, et prennent la direction de la forêt. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent qu’ils se trouvent sous étroite surveillance.
Au moins une vingtaine d’hommes armés, en treillis, sont présents. Sur les images disponibles, aucun d’entre eux ne semble tenter d’empêcher les migrants de se diriger vers cette zone de passage, pourtant illégale.
Les migrants progressent dans la forêt. A huit cents mètres au sud du poste-frontière, dans une zone boisée, plusieurs centaines d’entre eux tentent de passer la clôture qui barre l’accès à la Pologne. C’est la plus importante tentative depuis le début de la crise.
Après avoir essayé, en vain, de forcer le passage face aux forces de l’ordre polonaises, les migrants y installent leur campement de misère.
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